LE RETOUR

    Quoique la température baisse pas mal par rapport aux Caraïbes, Les Açores sont quand même super agréables, la vie y est beaucoup moins chère que sous les tropiques et bien moins chère qu'en France En fait le climat et l'ambiance générale me conviennent mieux qu'aux Antilles les gens sont super sympas (mille remerciements à Anibale un Açorien qui prépare son Contest 28 pour un périple vers Ushuaia) même le contact avec les autres bateaux est beaucoup plus mieux que sur les mouillages surchargés alizéens (t'a remarqué mon style pour ne pas faire de répétitions?) il faut dire qu'en ce début Mai le grand boom des transats retour n'a pas encore commencé et le port n'est pas encore encombré, bref en me laissant aller, je reste sans m'en rendre compte une semaine de plus que prévu, mais, en métropole une demoiselle commence à s'impatienter et mon petit tour de sept mois commence à être un peu trop long, donc il faut songer à larguer les amarres et à entamer la dernière ligne droite le retour vers la mère patrie: LA BRETAGNE!

Ouvrez la parenthèse
Question: pourquoi quand on achète une manille aux Açores, manille fabriquée en France, une marque très connue commençant par un W, on paye cette manille 14.50 euros alors que la même chez le shipchandler du coin chez nous coûte 28 euros ? en plus la manille pour arriver jusqu'aux Açores a dû parcourir des milliers de kilomètres par camion par avion ou par bateau (en fait la manille que j'ai vue a St Brieuc était un peu différente car elle était attachée a un petit bout de carton pour pouvoir l'installer sur un présentoir, alors qu'a Horta le vendeur te la sort en vrac d'une caisse, Alors j'en suis arrivé aux conclusions suivantes:
        -soit les manilles fabriquées pour les Açores sont fabriquées avec moins de métal que les manilles destinées au marché français.
        -Soit le carton de présentation vaut très très cher.
        -Soit on est pris pour de sacrées vaches à lait par les commerçants français (tu vas me dire tant qu'il y' a des cons qu'achètent...).
La T.V.A. est environ 5% moins chère ce qui n'explique pas la différence)
fermez la parenthèse.

 

Mercredi 7 Mai

    Départ d'Horta un peu sur les nerfs car un luxueux catamaran se met juste avant moi au quai gasoil (je sais j'aurais du faire le plein dès mon arrivée) comme l'équipage et le capitaine Italiens arrivent d'un long périple (vu le bateau sûrement moins de 10 jours pour venir des Caraïbes) les voilà partis à peine le plein fait (dans les 1000 litres) vers chez Peter pour se remplir à leur tour de « Cerveza » bien méritée, me laissant faire des ronds dans l'eau pour attendre mon tour, en rouspétant auprès du gars du port et de l'équipière italienne restée à bord (apparemment me voir rouspéter en anglais doit plutôt faire rire car personne ne se dépêche), heureusement Christian un solitaire Corse m'apporte une bière pour me réconforter, au bout d'une heure le skipper revient a bord sans même s'excuser, je peux dire que si j'avais fait trente centimètres de plus (c'est à dire la même taille que lui) je lui aurais bien fait passer passer l'envie d'aller boire une bière, mais en le voyant de trente centimètres plus bas, des envies plus pacifiques me sont revenues.

plein fait je quitte le port en fin de matinée.

 

Ouessant dans 1200 milles.

 

Oulala la fenêtre Météo de malade, pendant dix jours vent de travers force quatre à cinq, l'idéal, 120 milles par jour en moyenne, little bigorneau est aux anges et moi aussi, ça change d' il y a trois ans ou je n'avais que du vent dans le pif pendant tout le trajet et ou j'ai mis plus de 22 jours pour revoir les menhirs et le beurre salé.

 

Dimanche 18 mai 2008

A 60 milles de Ouessant le vent passe plein Est, l'entrée en manche est laborieuse je tire des bords infernaux, parfois même je recule, avec le reflux, ça n'avance plus du tout, en plus le vent est glacial je n'ai qu'une seule paire de chaussettes et elle est trempée, la galère mais le ciel est bleu, il faut juste s'armer de patience

 

Mercredi 21 mai 2008

je suis devant les Héaut de Bréhat en fin de soirée le vent vire au sud juste avant que je ne vire pour rentrer dans la baie de St Brieuc, en plus il faiblit force 2, décidément les dieux sont contre moi, quatre jours pour faire les derniers 100 milles, s'est sûr maintenant, quelqu'un m'en veut personnellement, et m'a jeté un sort pour que j'en ch...bave jusqu'au dernier moment, de dépit je mets le moteur en route qui a du mal à démarrer, je fais route toute la nuit direct sur le port du légué, bizarre il n'y a personne sur l'eau aucun bateau de pêche....

 

Jeudi 22 mai 2008

Les écluses du port sont désertes, le feu d'entrée est rouge mais les portes sont grandes ouvertes, je rentre quand même, mais il n'y a personne, au bout de cinq minutes des éclusiers qui avaient dû apercevoir mon mât se pointent avec une tête étonnée, depuis dix jours les marins pêcheurs en grève ont bloqué le port, les éclusiers sont un peu au chômage technique, mais l'accueil est super sympa, j'ai même droit a un p'tit caf, j'apprends que les douanes sont venues la veille pour savoir si j'étais arrivé, qu'est ce qu'ils me voulaient ceux là? et comment ki zon appris mon existence? Mystère, en tout cas je ne les ai pas revus depuis, même si je n'avais rien a déclarer il vaut mieux ne pas avoir trop affaire, même de loin, avec un lascar doté d'un uniforme.

Le défilé des copains commence j'entame le retour sur la planète terre en même temps que le carton de rhum et que ma série de récits de mon voyage (je brode quelquefois pour me faire mousser un peu) le tout arrosé de ti punch (juste pour prouver que j'y suis bien allé et que je ne me suis pas planqué pendant sept mois dans une crique isolée à Bréhat) bientôt il va falloir recommencer a... bosser...mais bon j'ai plein de projets et déjà j'ai la tête dans les nuages et je rêve au prochain départ....donc....A SUIVRE

 

 


yann quenet & little bigorneau



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